
Nicolas Sarkozy à Beauvais : « Nous demandons à ce que le principe de précaution s'applique à la sécurité des Français »
29 juillet 2016
En déplacement ce jeudi dans l'Oise, Nicolas Sarkozy est allé à la rencontre d'agriculteurs et d'exploitants agricoles. L'occasion pour le président des Républicains de rappeler combien, dans le projet de notre famille politique, l'agriculture, «industrie majeure et de pointe », est une priorité.
Et pour faire face aux aléas de cette profession, devant Guillaume Chartier, président de la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA Oise), Nicolas Sarkozy mentionne l'une de nos propositions formulée lors de la convention agriculture et ruralité du 3 février dernier et validée lors du Conseil national du 2 juillet dernier, celle de « pouvoir lisser bénéfices et déficits sur cinq ans. »
La vidéo-protection en milieu rural était également au menu de ce déplacement. Président du conseil départemental Les Républicains de l'Oise et député, Edouard Courtial a présenté en compagnie du député Jean-François Mancel et de nombreux maires du département le plan d'aide à l'installation de caméras en zone rurale qu'il a initié. « C'est un outil de lutte contre l'insécurité qui n'est pas le seul. Il faut aussi une réforme pénale », glisse Edouard Courtial.
Allusion aux débats actuels sur le laxisme de la justice (Adel Kermiche, l'un des terroristes de Saint-Etienne-du-Rouvray, mis en examen et incarcéré pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" a été remis en liberté en mars dernier contre l'avis du Parquet) et sur l'impératif renforcement de la lutte contre le terrorisme que réclame depuis 18 mois notre formation politique sans être entendu par le pouvoir socialiste.
Alors que notre famille demande d'adapter les lois de la République au fléau du terrorisme en demandant à ce que les détenus condamnés pour terrorisme ne puissent bénéficier d'aménagements ou de réductions de peines automatiques, en expulsant tout étranger dont les connexions, directes ou indirectes, avec un groupe terroriste sont démontrées, en plaçant en centre rétention tout suspect et tout fiché "S" ainsi que tout ressortissant français dans la même situation…, le gouvernement socialiste, par la voix du ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, dit refuser ce qu'il considère comme une « volonté de "guantanamoïsation" de notre droit. »
« Nous demandons à ce que le principe de précaution s'applique à la sécurité des Français. Dire que tout placement en résidence administrative c'est Guantanamo, c'est montrer une ignorance totale de la réalité du droit français », réplique Nicolas Sarkozy pour qui « le refus du débat juridique au prétexte qu'il y a une Constitution, c'est de l'argutie. » Et d'observer qu' « il y a chaque année 70.000 Français atteints de troubles psychiatriques qui font l'objet d'un placement administratif, sous contrôle juridictionnel postérieur. Qui parle de Guantanamo pour eux ? »
« La Constitution n'a cessé d'être modifiée tout au long de ces dernières années, notamment par François Hollande lui-même. Que ce soit pour le statut pénal du chef de l'Etat ou pour inscrire le principe de précaution on a le droit de modifier la Constitution, mais pour la sécurité des Français on n'a pas le droit », s'insurge Nicolas Sarkozy convaincu de la nécessité de l'instauration rapide de centres de déradicalisation. « Ils se feront. La question est de savoir si on attend encore. »
« Si à chaque fois que nous, Les Républicains, nous faisons une proposition, on nous dit "vous brisez l'unité de la France", alors le mieux est de supprimer le Parlement, le mieux c'est qu'il n'y ait pas d'opposition, et on considère que tout va bien dans le meilleur des mondes. Moi je pense que rien ne va », estime Nicolas Sarkozy.
Et pour faire corps aux propositions de notre famille politique contenues dans la proposition de loi déposée au bureau de l'Assemblée nationale et visant à renforcer la lutte contre le terrorisme, Nicolas Sarkozy rappelle que « dans l'affaire abominable de ce prêtre, les deux auteurs présumés avaient chacun d'entre eux tenté à deux reprises de faire le jihad. Est-ce que ça ne justifiait pas, vue la dangerosité de ses gens, de les placer en rétention, pour que le principe de précaution s'applique à la sécurité des Français, et pas seulement à la sécurité alimentaire ou environnementale ? Et que me répond le Grade des sceaux ? Circulez, il n'y a rien à voir, cela serait Guantanamo, où il n'a jamais mis les pieds, où il ne sait même pas ce qu'il s'y passe. Je demande que toute personne qui a été mise en prison pour des faits de terrorisme, de complicité de terrorisme, quand ils sortent on s'assure que sa dangerosité a diminué et qu'il passe par un centre de déradicalisation», insiste Nicolas Sarkozy proposant également d'attribuer aux maires « un pouvoir d'interdiction de séjour » dans les communes.